Sylt, c'est une île qui pourrait sortir d'un livre de conte. Pour s'y rendre, il faut traverser un bras de la Mer du Nord par voie ferroviaire. Perchée en haut du wagon de fret, le paysage se déroule à la lumière du crépuscule. Les éoliennes gigantesques plantées au milieu des champs de blé mûr succèdent à une vaste plaine de sable et d'eau, qui reflète les derniers éclats de cette lumière du Nord, dense et un peu mystique.
Marine Hunter nous conte alors son voyage aux confins de l'allemagne, et ça commence comme ça : "Arrivée le lundi soir avec le dernier train, l'occasion nous est donnée d'aller expérimenter le plan d'eau dès le mardi! Ici, pas le droit à l'erreur, et pour aller vite il faut savoir débrancher les freins (psychologiques) pour passer au-dessus du clapot."

Concernant l'hébergement, c'est tout ou rien: un appartement hors de prix ou camping sur le parking coureur, douches communes dans un container! C'est très intime aux heures de pointe.
En revanche, au vu de la foule et des tentes sur la digue, le windsurf ferait presque figure de prétexte rapporté à la taille de l'évènement! Speaker, innombrables stands, concerts, chaises longues face à la course...

Place à la course après une longue attente. Une élimination lancée assez tard dans un vent léger, 10-17nds qui montera sans prévenir à un bon 15-19nds! Le niveau de la flotte est assez homogène et élevé, avec notamment Lena Erdil qui trust la première place et Maria Andrès toujours aux avant-postes. Marine ne démarre pas très fort sur les premières manches et c'est avec deux manches de 6 qu'elle termine la première journée sur le sable blanc de la station balnéaire de Sylt. "Super collant ce sable. Une horreur" dit elle. Première impression.

Le second jour le vent est plus fort que la veille et le spot un peu plus défoncé. Marine choisit de prendre ma 105L avec 7.9 alors que la plupart des autres filles préféreront garder un gros flotteur avec 7m ou garder le gros matos tout court.

Déçue par ses manches, Marine demande conseil auprès de Nico Goyard qui lui conseille de prendre un repère sur le comité ou la bouée pour positionner la ligne et partir lancée. Nico Warembourg lui rappelle les basiques du bon départ:

– orientation de la ligne par rapport au vent
– premier bord capé/abattu => départ bas de ligne/haut
– repérage du temps au chrono pour arriver lancé sur la ligne
– l'expérience. Sur ce point j'ai toujours l'impression d'avoir 5 ans de retard ><

Et bien mis en application, avec une chute de Lena, ça fait une manche (presque) parfaite de 1... Marine : " J'ai failli perdre mon train d'avance en perdant de vue la bouée n°3 qui était très abattue et masquée par la houle! Malgré une chute bien moisie à cette même bouée, l'écart était tellement confortable avec le reste de la flotte que je conserve la pole position!"

La suite n'est pas aussi facile et Marine nous la raconte sans rien cacher : "La suite est plus inégale, pas de bol sur la manche suivante où un bout de palan se défait et ma 5e place part à l'eau avec le wish... Une belle place de 3e après toute une manche aux basques de Maria! Le vent commence à baisser et je prends le risque d'aller changer de planche malgré le timing serré. En retard pour ma manche, par chance elle est annulée en raison d'une bascule de vent qui fait rater la bouée devenue trop capée à Esther! Pfiouuuuuuuuuu."

Toujours à la masse dans le vent léger pour les départs, cependant la flotte s'est réduite à une peau de chagrin: Anissa est malade, Maria partie à l'hôpital pour des douleurs rénales. On aurait dit un jeu de survie: QUI restera-t-il sur la ligne de départ? En effet le vent étant devenu très light, pour la dernière manche il fallait planer pour réussir à remonter jusqu'à la ligne à temps pour le départ! Dernière manche lancée avec moi et Lena dans la course, les autres par encore arrivées: WTF!!! Manche annulée, of course.

VOILES DE SEINE
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